Récit du Dimanche : La Toile de Pénélope

Article : Récit du Dimanche : La Toile de Pénélope
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5 octobre 2014

Récit du Dimanche : La Toile de Pénélope

Une joyeuse matinée ancrée dans un pays déprimé.

L’été offrait généreusement ses derniers rayons tel un baroud d’honneur, avant de laisser la place à la patinoire parisienne et son manteau de gadoue, avant que le soleil ne tronque son « trente-cinq heures » pour un emploi précaire dans tous les sens du terme. Ignoble loi de la saison.

L’été nous offrait ses derniers conseils. L’idéal était de porter le moins de vêtements possible pour éviter de fondre ou de se noyer dans sa propre transpiration à trois pas de son domicile. L’été nous offrait ses dernières heures de sensualité. Comment ne pas remarquer cette larme de sueur qui vient délicatement mouiller ce décolleté plongeant ? Ces courbes désinhibées, ces démarches envoûtantes, ô ces Pénélope des temps modernes…! Qu’il est difficile de marcher droit. Impossible d’en vouloir au crayon de Dieu, d’avoir ainsi dessiner la toile de fond.

Paris brûlait de mille feux. L’odeur des herbes fraîchement coupées donnait raison aux « vapoteurs écolos » que sont Calvin Cordozar Broadus Junior et Cameron Jibril Thomaz. La chaleur faisait briller tout sur son passage. Les pigeons se tâtaient avant de s’envoler comme s’ils ne souhaitaient pas réaliser des efforts vains, par peur de brûler en plein vol. Ils n’ont jamais autant marché, risquant parfois même de se faire piétiner. Les piétons étaient joyeux. Je fus l’un d’eux, joyeux jusqu’à ce que ma vie ne change inopinément, à jamais…

Pourtant ma journée avait excellemment débuté. Un réveil en douceur qui mettait fin à ma belle grasse matinée, un petit déjeuner copieux à l’américaine, une agréable douche tiède et une crème pour le corps légère et non grasse. Deux pschitts de déodorant dans chaque aisselle suivi de quelques gouttes d’eau de cologne. J’ornais, ensuite, mon corps d’un accoutrement digne du beau temps, ponctué par des lunettes de soleil adaptées à ma myopie. Je suis prêt!

Direction : Paris. Dès mon premier pas dans ma rue, je brillais humblement, au sens propre du mot. L’été embellit. L’été découvre ce que la pudeur a de plus « chair ». La musique dans les oreilles; la vie avait désormais un goût sucré, une saveur hollywoodienne. J’écoutais « Young, Wild and Free ».  J’étais concerné. J’étais radieux et même prêt à croquer la vie comme cette expression, au demeurant kitch. J’étais bien, « en mode », j’étais comme une onomatopée banlieusarde, j’étais frais et chaud.

Soudain. Tout à coup. Brusquement, l’humanité perdit son apôtre le plus fidèle. En marchant la tête haute, au rythme de la musique – dans ma rue, en allant vers le métro – je tombai dans un piège.

Mon visage s’engouffra dans une toile d’araignée sortie de nulle part. L’impact de mon faciès scintillant contre cette toile en soie est le résultat d’un attentat satanique. J’étais comme mort. Paralysé. Dépité. Ma tête me démangeait. Je me grattais avec vigueur comme pour me scalper la face. Je poussais des cris aigus d’écœurement. Eurk…Beurk…Tsaaark…Arrrrghhhh… ça colle. Je me tords, je me tortille dans tous les sens, j’essayais de retirer mon corps de moi comme une chemise sale. Je crache le noyau de la soucoupe volante invisible que je viens de gober. Je ne suis plus propre. Je suis en rage. Je veux faire la peau à cette bestiole de mauvais présage.

Pourquoi laisser dans le vent un fil sécrété à l’aide de glandes abdominales, pendre ainsi dans le vide ? Un fil tellement fin qu’il est invisible à l’œil myope. Quel est le monstre capable d’une telle horreur ? Pourquoi ? Pourquoi moi ? Ma journée était si belle. Mon visage, si propre. Dorénavant, je suis souillé, dévisagé, défiguré. J’ai eu un long moment de pensées suicidaires sous cette vulgaire boule de chaleur sèche et impétueuse.

Toutes ces robes, ces jupes, ces Pénélope qui m’attendaient et que je ne ravirai guère. Mon dimanche est gâché. La toile aussi. Ceci-dit, l’araignée aussi doit être enragée. Cette dernière a besoin de sa toile pour vivre, se nourrir, se protéger, se reproduire…comme moi j’ai besoin de flâner, de marcher, de séduire Pénélope pour me sentir en vie.

Je retourne dans mes pénates, prolonger ma grasse mat’. Elle tissera une nouvelle toile, une Toile de Pénélope.

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Commentaires

Anonymous
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La toile de Pénélope, un travail non terminé et toujours à refaire.
J'aime..

loriuv3
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Francisca
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